Les économies d’Afrique subsaharienne sont caractérisées par une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour financer leur fonctionnement et leur développement. Selon l’agence UMOATitres, la dette extérieure des états de la zone en 2017 représentait 30% du PIB régional, contre 16% seulement pout la dette intérieure. Pour ce qui concerne les ménages, la demande de crédit est loin d’être comblée. Le secteur privé manque également de financement pour réaliser son plein potentiel, ce qui l’empêche de contribuer de façon optimale à l’emploi et au développement économique.
Ces carences sont liées au faible niveau d’épargne. Une meilleure efficacité dans la collecte de l’épargne locale pourrait non seulement réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour ce qui concerne les besoins en financement, mais contribuerait également à l’émergence de nos économies. Cependant, avec un faible taux de bancarisation (moins de 20%) et un nombre limité de produits d’épargne, il est difficile de faire des miracles.
Comment dynamiser l’épargne locale en Afrique subsaharienne et optimiser sa contribution au développement économique ? Pour répondre à cette question tout en proposant des solutions pratiques, nous avons réuni dans ce livre blanc les contributions de divers acteurs du système financier de l’UEMOA, faisant partie des plus influents de la région.
La première section du document dresse l’état des lieux de l’épargne en Côte d’Ivoire présentant les raisons du faible niveau de collecte d’épargne, qui sont liées principalement au faible taux de bancarisation et à l’inadéquation des produits d’épargne avec les besoins des ménages et des emprunteurs.
Dans cette même section, une présentation du cadre réglementaire actuel, des principaux acteurs et des produits est faite. Il faut noter que l’offre de produits d’épargne est faible, et se compose essentiellement d’obligations, d’actions et de produits d’assurances et de la banque traditionnelle. Dans la seconde section, nous nous sommes évertués à présenter les mécanismes par lesquels l’épargne a un impact positif à la fois pour l’épargnant en particulier, et aussi pour l’économie en général, tout en donnant les rênes de l’économie à des acteurs nationaux. Cet impact positif de l’épargne peut être justifié par la théorie économique, ou encore de façon plus empirique.
La dernière section de ce livre blanc présente plusieurs voies par lesquelles le système de l’épargne pourrait devenir plus efficace, notamment par une meilleure adéquation des produits d’épargne avec les besoins des épargnants, un meilleur alignement des produits d’épargne avec les besoins de financement et un cadre réglementaire incitant à l’épargne. En tant qu’exemple de système performant d’épargne, nous avons présenté le cas du Canada qui dispose d’instruments d’épargne longue bien vulgarisés et intégrés dans la société et participant efficacement au financement économique.
Pour pouvoir avoir dans nos pays, des systèmes d’épargne aussi performants, les pouvoirs publics et organes de régulation doivent créer des cadres permanents de discussions avec les principaux acteurs du système financier. Ce livre blanc présente donc les pistes d’amélioration chez chacun des acteurs, et propose les mesures que pourraient prendre les pouvoirs publics et organes de régulation pour y remédier efficacement.